Planter du chou-fleur

Le chou-fleur (Brassica oleracea var. botrytis) appartient tout comme ses cousins les choux à la famille des brassicacées (Brassicaceae). Ce légume est cultivé en Europe depuis le XVIe siècle et compte parmi les espèces de choux favorites de nos jardins. Certes, leur culture n’est pas très facile, mais avec les bons soins, vous pourrez vous réjouir de déguster de délicieux choux-fleurs cultivés maison, non seulement en robuste gratin, en curry ou grillé au four, mais également haché menu comme délicieuse alternative au riz. Le chou-fleur pauvre en glucides est particulièrement convaincant par sa forte teneur en vitamines C, B et K et de l’acide folique.

Le capitule du chou-fleur se compose des épais boutons soudés de la plante. Les variétés blanches sont les plus connues – on estime qu’il en existe cependant plusieurs centaines de variétés. Toutes ne forment pas des pommes blanches : il existe aussi des choux-fleurs orange, verts et violets. Le caroténoïde, surtout connu par les carottes, confère par exemple sa couleur orange à la variété de chou-fleur « Cheddar ». La coloration de la variété « Graffiti » est particulièrement intéressante. Ses rosettes arborent une couleur violette, mais qui vire cependant au vert à la cuisson. Également appelé brocoli à pomme, le chou Romanesco (Brassica oleracea convar. botrytis var. botrytis) avec ses inflorescences en forme de petite tour fait également partie des choux-fleurs.

Le chou-fleur apprécie particulièrement les sols limoneux très humifères. De plus, le substrat doit bien retenir l’eau et être riche en calcaire, pour que le chou-fleur soit plus vigoureux et plus résistant aux agents pathogènes.

Les choux-fleurs s’épanouiront de manière optimale sur un emplacement ensoleillé ou semi-ombragé. Si vous souhaitez choyer le chou-fleur, incorporez du compost au sol avant plantation, pour bien le nourrir dès le départ.

Vous pouvez forcer des variétés précoces dès le mois de février en intérieur. Il est possible – selon les intempéries et la variété choisie – de semer directement le chou-fleur en place à partir de mi-avril jusqu’à fin juin, mais ceci n’est conseillé que si vous souhaitez en cultiver beaucoup.

Voici comment faire un semis sur un rebord de fenêtre :

1. Remplissez des godets ou des plateaux de culture d’un terreau pauvre. Arrosez la terre de sorte à bien l’imprégner.
2. Répartissez les graines de chou-fleur et recouvrez-les d’une couche de terre d’environ deux mm d’épaisseur. Arrosez encore une fois copieusement. Pour ce faire, utilisez de préférence un pulvérisateur pour ne pas noyer les graines.
3. Pour la germination, les graines ont besoin d’un emplacement lumineux et chaud. La température de germination idéale du chou-fleur est comprise entre 15 et 20 °C.
4. Dès que les plantules ont formé leurs premières vraies feuilles, il est temps de les repiquer. Ce qui signifie : on donne à chaque plantule son propre pot. Pour que le chou-fleur se développe bien, utilisez un terreau pour tomates et légumes.
5. Au terme de quatre à six semaines, les jeunes plants sont généralement assez grands pour les repiquer en pleine terre, si le temps est doux et que le sol n’est pas gelé.

Il est également possible d’acheter de jeunes plants de choux-fleurs en jardinerie, que vous pourrez repiquer en pleine terre selon la météo.

Environ deux semaines avant la plantation, il est temps de préparer le sol. Pour ce faire, incorporez du compost dans la terre. Vous pouvez, si nécessaire, ajouter un peu de chaux pour adapter la teneur en calcaire aux besoins du chou-fleur. Si vous souhaitez planter les choux-fleurs dès fin mars ou avril en pleine terre, il faut alors les aguerrir au préalable. Ce qui signifie que le chou-fleur pourra prendre un peu d’air frais une semaine avant plantation à un emplacement semi-ombragé et hors gel pendant quelques heures.

Laissez un espacement d’environ 50 cm de tous côtés entre les plants de choux-fleurs. Pour les aguerrir, les variétés précoces pourront être de plus recouvertes d’un non-tissé ou d’un chiffon tant que des gelées tardives sont possibles.

Les variétés tardives, qui ne seront récoltées qu’à partir de l’automne, ont généralement besoin de plus de place : entre les plants, l’espacement optimal est de 60 centimètres environ.

Si vous n’avez pas de jardin, il est possible de cultiver le chou-fleur en pot. Il est important que ce légume dispose de suffisamment de place : le pot doit avoir un diamètre d’au moins 30 cm et un volume de 25 ou 30 litres. Plus le pot est grand, plus la plante dispose de place et plus elle conserve l’humidité, ce qui vous dispense en été de devoir l’arroser fréquemment.

Déposez tout d’abord au fond du bac une couche de drainage. Puis ajoutez du terreau riche en nutriments, dans lequel vous repiquerez les choux-fleurs forcés. Vous pouvez aussi les cultiver dans un carré potager. Ici aussi, à l’instar de la plantation en pleine terre, respectez un espacement suffisant par rapport aux autres plantes. Le chou-fleur « multi-head » (à tondre) est également bien adapté à la culture en  pot ou en carré potager. Si vous récoltez les premiers boutons assez tôt, la plante formera de nombreuses branches latérales qui vous permettront de récolter des petits capitules de chou-fleur régulièrement.

Tous les légumes ne se prêtent pas à une association avec le chou-fleur. En raison de leur vulnérabilité à la hernie du chou – une infection cryptogamique qui concerne surtout les choux – il est déconseillé de cultiver le chou-fleur à proximité d’autres variétés de choux. Par ailleurs le chou-fleur n’apprécie pas spécialement la compagnie des oignons, du poireau ou de l’ail. En revanche, la betterave rouge, le céleri, les petits pois, tomates, haricots, épinards, salades, concombres ou carottes sont bien adaptés.

Un capitule de chou-fleur contient beaucoup d’eau – et par conséquent ses besoins hydriques sont élevés. Selon la météo, il faut l’arroser régulièrement.

En binant régulièrement le sol, vous ameublissez ce dernier et limitez l’évaporation d’eau. Soyez particulièrement prudent, car le chou-fleur est très fragile. Vous pouvez en outre déposer une couche de paillage sur le sol pour que le chou-fleur ne se dessèche pas trop vite, surtout en été.

Le chou-fleur est ce que l’on appelle une plante gourmande. Un bon apport de nutriments est donc incontournable pour obtenir une récolte abondante. Il faut donc avant ou après plantation apporter un engrais organique à diffusion lente, qui fournira en permanence au chou de l’azote, du potassium, etc. Vous pouvez aussi administrer une fois par semaine un engrais liquide pour fruits et légumes.

Le chou-fleur blanc est particulièrement vulnérable aux coups de soleil. Ce qui signifie qu’il se décolore en cas d’excès de soleil. Certes, vous pourrez toujours le consommer, mais il est facile de le protéger du jaunissement avec quelques astuces. La variété est en soi décisive : le chou-fleur multicolore est nettement moins vulnérable. Il existe en outre des variétés, dont les feuilles poussent autour des rosettes et les protègent des insolations. La variété « Tabiro » est volontiers citée en exemple. Vous obtiendrez le même résultat qu’avec le chou-fleur autorecouvrant en repliant deux à trois feuilles vers l’intérieur sur le capitule du chou-fleur et en les reliant avec un cure-dent.

De juin à octobre, soit environ huit à douze semaines après plantation, il est temps de récolter les choux-fleurs. Leur maturité se traduit par le fait que le capitule a atteint la taille souhaitée et qu’il est ferme sous les doigts. Pour récolter le légume, coupez tout le tronc avec le capitule.

Le chou-fleur permet de composer toutes sortes de plats savoureux et pas uniquement des variantes classiques comme cuit au four ou en gratin. Il est également volontiers utilisé comme alternative végétale dans des plats de viande tels que des wings ou des sauces bolognaises aromatiques. De plus, le chou-fleur est un excellent substitut aux glucides : que ce soit le riz, le couscous ou les fonds de pizzas – ce légume est un véritable multitalent.

Les jeunes plants de choux-fleurs sont surtout vulnérables aux maladies et ravageurs. Une maladie cryptogamique particulièrement problématique est la hernie du chou. Les plantes arborent alors des racines fortement épaissies qui ne peuvent plus absorber correctement d’eau ni de nutriments et s’atrophient par conséquent. Si vous remarquez la maladie sur un de vos plants, supprimez-le directement et mettez-le à la poubelle. Puis ne cultivez plus de crucifères au même endroit pendant sept ans, par exemple du chou blanc, du chou-rave, des brocolis, car cette maladie est transmise par le sol. Il est en outre judicieux de cultiver les plantes vulnérables uniquement tous les quatre à six ans au même endroit.

Outre les maladies cryptogamiques, divers malfaiteurs peuvent sévir, parmi lesquels la mouche du chou et la piéride du chou. Dans les deux cas, les larves et les chenilles sont les coupables en calmant leurs appétits avec la plante. Directement après la plantation et avant même une infestation, protégez les plants en posant un filet de protection. En cas d’infestation, vous pouvez utiliser en temps utile des produits phytosanitaires biologiques.